Manipulation de marchés : JPMorgan va payer près d’un milliard de dollars d’amende

La banque JPMorgan Chase s’apprête à verser près d’un milliard de dollars pour solder des poursuites de la justice américaine, qui l’accuse d’avoir manipulé les cours sur les marchés des métaux et des bons du Trésor, rapporte Bloomberg ce mercredi.

Un règlement définitif pourrait être annoncé dans la semaine, précise l’agence en citant des sources proches du dossier. Des négociations sont encore en cours avec le ministère de la Justice, ainsi qu’avec les gendarmes des marchés boursiers et de matières premières, la SEC et la CFTC. JPMorgan Chase, sollicitée par l’AFP, n’a pas souhaité faire de commentaires. Mais la banque a déjà averti dans des documents officiels qu’elle collaborait avec les enquêtes aux États-Unis sur ses pratiques de courtage sur les marchés des métaux et d’instruments financiers comme les bons du Trésor, et qu’elle discutait avec les autorités pour y mettre fin.

« Spoofing »

Le ministère de la Justice avait pour la première fois rendu publiques les poursuites en septembre 2019, en accusant plusieurs traders de la banque d’avoir manipulé les cours des métaux précieux pendant au moins huit ans. Les autorités leur reprochaient alors principalement d’avoir passé des milliers d’ordres qu’ils n’avaient pas l’intention de mener à terme, une pratique appelée en anglais « spoofing ». Ils apportaient ainsi aux autres acteurs du marché une image erronée de l’offre et de la demande réelles sur le marché.

Des employés étaient aussi accusés d’avoir escroqué certains clients de la banque ayant passé des ordres spécifiques en poussant frauduleusement les prix dans un sens ou dans l’autre pour permettre à l’établissement de gagner de l’argent ou d’éviter d’en perdre sur ces ordres. Pour des pratiques similaires de « spoofing » sur l’or et l’argent, pour avoir menti aux enquêteurs et pour non-respect des règles de conformité, l’établissement financier canadien Banque Scotia a accepté de verser en août 127,4 millions de dollars aux autorités américaines.

Source : Le Figaro